SIHH 2014 : Le bilan

Le SIHH ferme à peine ses portes. L’heure des bilans ? Attendu, conventionnel, sont probablement les qualificatifs de mise. Les plus diplomates useront de la figure de style qui revient au même et parleront d’une « année de transition ». Celle, en l’occurrence, où tout le monde regarde la Chine repasser dangereusement sous la barre des 10% de croissance (7,7% précisément) et se demander où aller par la suite.
Comment cela se traduit-il ?
Audemars Piguet mise sur ses Royal Oak, Richard Mille explore de nouveaux matériaux, Van Cleef & Arpels poursuit ses Complications Poétiques, A. Lange & Söhne ses grandes complications, Panerai joue à cache-cache sur ses Luminor et Radiomir, tandis que Vacheron Constantin réaffirme sa suprématie dans les métiers d’art et Piaget dans l’extra-plat. Toujours époustouflant, mais attendu.
Toutefois, quelques marques sont sorties du rang. Pas bien loin, certes, mais sorties malgré tout. Avec plus ou moins de réussite.

Côté clair de la force
Côté clair, on note par exemple la (bonne) surprise de Roger Dubuis, qui confirme ses ambitions avec une cinquième collection forte, hommage au fondateur, probablement plus sage que les précédentes mais qui garde cette signature esthétique et technique si personnelle. On aime, on n’aime pas, là n’est pas la question : 5 collections, 100% Poinçon de Genève, 100% manufacture, tournant simultanément sur une quinzaine de calibres maison, pour une marque qui n’a pas 20 ans, est un véritable tour de force.
En parallèle, il y a bien évidemment Cartier, locomotive du groupe Richemont, et qui le fait savoir, avec pas moins de 103 nouveautés proposées à ce SIHH.
Eparpillement ? En aucun cas : la marque rivalise d’ingéniosité, de grâce, de style, semble survoler les écueils techniques avec une facilité déconcertante, et s’offre même le luxe de remettre au goût du jour des métiers d’art endormis.
Côté obscur de la force
Côté plus obscur, Montblanc. Beaucoup de regards étaient tournées vers cette illustre maison, en légère perte de vitesse. L’arrivée de Jérôme Lambert n’a pas tardé à produire ses effets : nouvelle collection (Heritage) et plage tarifaire allant de 1000 à 250 000 euros. L’ex CEO n’aura pas la vie facile, à la tête d’une marque très présente dans une économie chinoise en forte contraction.
Du même côté, Baume & Mercier. La qualité abordable, leitmotiv de la marque, reste totalement d’actualité au sein du groupe Richemont. Hélas, comme si la marque ne voulait pas voir au-delà, l’adage n’est plus tenable face à des marques comme Frédérique Constant – laquelle, de surcroît, est manufacture pour nombre de ses modèles. La présentation d’un tourbillon à près de 47 000 euros, reposant intégralement sur des composants externes, n’est pas sans jeter le trouble.
Enfin, du côté des indépendants, Greubel Forsey est restée prudente. Richard Mille, à l’inverse, tente de séduire le public féminin. Redesign, nouvelle ambassadrice (Natalie Portman), pièces serties : Mille sort le grand jeu. Avec efficacité ? L’avenir le dira, mais cela n’influera pas la trajectoire vertigineuse de la marque : +20% en un an, et un prix moyen passé sans vergogne de 100 000 à 150 000 CHF. Il y a 10 ans, on traitait déjà publiquement Richard Mille de fou avec un tel positionnement. C’est toujours le cas. Mais plus personne n’ose le dire à voix haute.
Olivier Müller
Visuels © marques citées © SIHH 2014




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