Richard Mille Interview

Richard Mille : 10 minutes pour 10 premières fois

- 1er souvenir d'enfance avec l'horlogerie (montre de son père, horloge de l'école, de cuisine etc...) ?

J’avais démonté ma montre de 1ère communion que j’avais, bien évidemment, été incapable de remonter. J’ai toujours été un amoureux fou de la technique et de la mécanique, qu’elles soient liées à l’automobile, l’aéronautique… Mes montres sont des concentrés de toutes ces disciplines.

- 1er achat horloger

Il me semble que c'était une Casio multifonctions. Une merveille de technologie à l’époque !

- 1er job horloger

À Villers Le Lac, comme responsable commercial chez Finhor, une petite manufacture, qui sera rachetée ensuite par Matra. C’est doute là, qu’inconsciemment, j’ai fait le lien entre la F1 et l’horlogerie. Matra était un grand motoriste à l’époque.

- 1er coup de coeur horlo

La Tank de Cartier, une merveille de volumes, so chic! Pas techno, mais simplement parfaite.

- 1ère réussite horlogère

La montre Pôle Nord Yema de Jean Louis Etienne, à visée solaire, car l’attraction du Pôle interdisait l’utilisation d’une boussole. L’exploit de l’homme a fait le reste ! L’idée d’associer un parcours exceptionnel à une montre est resté ancrée en moi depuis cette époque.

- 1er échec horloger

Dans les années 80 Les premières montres avec traitement noir de surface...j'en tremble encore…100% de retour! L’idée était là, mais on ne savait pas comment faire. Mais je note que 30 ans après, leur succès ne se dément pas, alors que chaque année, on prédit leur fin.

- 1ère étincelle fondatrice de RM

Houla! Sans doute dans les années 80. Le quartz perdait du terrain jour après jour, mais les montres mécaniques n’avaient pas de dimensions technologiques. Le monde des complications n’avait pas bougé depuis 100 ans ! Puis la concrétisation dans les années 90’s, chez Mauboussin. Didier Guenat, le patron de Valgine, qui fabriquait nos montres, s’est engouffré dans l’aventure avec moi.

- 1er proto (RM001)

Foire de Bâle 2000. Tous mes amis distributeurs avaient les larmes aux yeux. C’est grâce à eux que tout à commencé. Ma passion de la F1 a guidé mes pas. L’envie d’un moteur, à cœur ouvert, comme lorsque l’on soulève un capot, fait de matériaux inconnus, revenait sans cesse. 200 000 euros l’exemplaire. Une folie, qu’on ne pouvait fabriquer qu’au compte goutte. L’acte fondateur de la nouvelle horlogerie qui a donné naissance à une génération d’horlogers de pointe. Une vraie révolution et un risque financier insensé car j’avais refusé de faire la moindre concession à ce que j’estimais être, mon Everest horloger.

- 1ere Foire de Bâle

Il y avait beaucoup de jolies filles... On a coutume de dire que l’horlogerie est un monde d’homme. Pas seulement ajouterai-je.

- Prochain défi

Encore et à jamais, techniques. Nouveaux matériaux, nouvelles complications, repousser plus loin les limites de la finition, Il n’y a que ça qui me fait avancer. Mes amis collectionneurs de la marque n’attendent rien de moins de nous.

Avec tous les risques que ça comporte.

Nicolas Salomon

Visuels Richard Mille

Ci dessous, la Yema Pôle Nord de Jean Louis Etienne

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