Belles Montres ronronne

Certains appelleront ça l'âge de raison, d'autres, le chant du cygne. Toujours est-il que la 6ème édition de Belles Montres, à Paris, salon incontournable de l'horlogerie, semble s'être quelque peu assagie après la fougue des premières années.

Au premier jour, la fréquentation des professionnels s'est tassée. Il fut un temps où, arrivées 22 heures, il fallait littéralement les chasser des allées pour pouvoir ranger les pièces et préparer le terrain des 3 jours suivants, ouverts au grand public. Pour autant, de grands noms assurent l'affluence requise par un évènement de ce type, au premier rang desquels Vacheron Constantin. Nouvelle direction de la communication, nouvelle enseigne à venir dans quelques jours rue de la Paix : la marque à la croix de Malte se devait d'être présente, même si aucune nouveauté en propre n'est visible sur son stand.

Panerai, Cartier, Chanel assurent également une présence horlo-joaillière de toute beauté, la dernière revenant à peine de Genève auréolée de son Prix de la Montre Dame avec son Tourbillon volant. La pièce est présentée à Paris, elle fait définitivement partie des garde-temps immanquables.

Côté grand public, Bell & Ross fait son show habituel, tentant de contenir sa démesure habituelle dans les mètres carrés réglementaires alloués par Belles Montres - l'esprit du salon voulant, en principe, que tous les exposants aient une surface de stand égale. Dans le même segment des garde-temps abordables, citons Eberhard, qui fête ses 125 ans. Une collection à ne pas manquer avec une série limitée d’excellente facture.

Super ou ordinaire ?

Pout autant, le visiteur qui se rend au Louvre recherche principalement des pièces qu'il ne saurait voir en boutique au coin de la rue. La véritable force de Belles Montres, ce sont les manufactures de Haute Horlogerie, ces OVNI de la planète horlogère qui évoluent dans une dimension qui leur est propre. Au delà des pièces ordinaires, il y a à Belles Montres ces 'super' enseignes qui survolent le monde des mortels de l'horlogerie.

Dans ce registre, Greubel Forsey, fidèle du salon, reste incontournable. La marque revient elle aussi du Grand Prix de la Haute Horlogerie à Genève, où l'on peut dire qu'elle y fait littéralement son marché à chaque édition, quelle que soit la catégorie. Confrère ou concurrent, F.P.Journe présente notamment une large partie de sa collection, depuis son premier tourbillon à remontoir d'égalité jusqu'à ses derniers chronomètres, que le puriste le plus intransigeant n'osait à peine fantasmer. 

Plus discrète mais d'un prestige sans équivalent, Bovet déploie ses garde-temps (goussets et montres de poignet) du haut de ses trois siècles de manufacture. Peu d'enseignes présentes à Belles Montres peuvent revendiquer un tel héritage, la visite s'impose.

C'est probablement du côté des indépendants que le crû 2012 pêche quelque peu. Côte français, Pequignet reste fidèle au poste malgré ses récentes difficultés économiques. Leurs pièces restent probablement la meilleure porte d'entrée vers la véritable horlogerie traditionnelle suivant un rapport qualité / prix difficilement battable.

Pour autant, c'est du côté de nos voisins suisses et anglais que les absents se font remarquer. Peter Speake-Marin, Ludovic Ballouard, Laurent Ferrier laissent des emplacements vides difficiles à combler. Speake-Marin a préféré le salon QP à Londres, sa terre natale, il y a 15 jours. Ballouard se concentre sur le salon des indépendants de Genève en janvier. Laurent Ferrier, lui, suit une courbe de croissance telle que ce type de salon n’est probablement plus nécessaire pour lui. Oubliant peut-être au passage que l'image de marque est une chose, la notoriété en est une autre.

Fort heureusement, on ne manquera pas de s'arrêter chez HYT. C'est leur première participation à Belles Montres. Et pour cause, la marque n'existait pas publiquement il y a quelques mois. Elle aussi revient à peine de Genève en ayant raflé le prix de l'Innovation lors du dernier Grand Prix de la Haute Horlogerie. Manquer leur remarquable création hydro-mécanique n'est même pas concevable si l'on se rend à Belles Montres 2012 : c'est une rupture fondamentale envers tout ce qui a pu être réalisé jusqu'à présent.

Au final, cette édition a perdu en intensité ce qu'elle a gagné en diversité. Il fut un temps où l'on ne savait plus où donner de la tête tant le niveau était relevé. En 2012, la Haute Horlogerie est toujours présente au travers de quelques grands noms incontournables (Journe, Greubel Forsey, Mille, Cartier, Bovet, Leroy). Cela dit, ce type de garde-temps appelle des budgets dont une infime minorité dispose. Il sera donc tout autant appréciable cette année de déambuler dans les allées du Carrousel du Louvre en admirant des pièces que l'on pourra plus probablement trouver au pied du sapin ou au gré d'un prochain cadeau.

 

Olivier Müller

Visuels © Delos Communications 

ACTUALITÉS DE LA MARQUE

Toutes les actualités de la marque

Au poignet : l'incroyable RM 50-03 McLaren F1

Présentée lors du SIHH 2017, la RM 50-03 McLaren F1 est une fois de plus un concentré de ce qui se fait de plus technique dans le monde de l’horlogerie allié cette fois-ci avec le pape de la formule 1, Mc Laren. McLaren F1 + Richard Mille = l’équation évidente ! Première expression...

Lire la suite

21/06 : Vente de Montres de collection chez Tajan

Le 21 juin 2016, la Maison Tajan dispersera à Paris 150 montres de collection lors de sa vente aux enchères d’été. Parmi elles, notons le lot qui figure en couverture (n° 109) : un Cosmograph Daytona en or jaune, estimé en prix de départ à 50.000 euros.

Lire la suite

Décollage immédiat avec la Richard Mille RM 50-02

La RM 50-02 en forme de hublot d’Airbus, invite à un petit voyage dans les airs. Elle propulse celui qui la contemple au milieu des stratus et des cumulo-nimbus. Avec cette montre, Richard Mille prouve une nouvelle fois son incroyable créativité et sa capacité à se renouveler sans...

Lire la suite

La déferlante Overseas de Vacheron Constantin

Vacheron Constantin a frappé fort en lançant une gamme de cinq nouvelles Overseas très réussies. Cette vedette a été encensée par le petit monde horloger lors du dernier salon SIHH. Cela prouve qu’on peut être une respectable manufacture pluri-centenaire et concevoir de belles montres...

Lire la suite

Les tendances du SIHH 2016

En janvier à Genève, Le SIHH (Salon International de la Haute Horlogerie) ouvre les “hostilités” de l’année horlogère. Les grandes nouveautés des manufactures du groupe Richemont y sont dévoilées. Nicolas Dembreville   Comme les Protestants se sont séparés des Catholiques au...

Lire la suite

Actualités de la catégorie

Toutes les actualités de la catégorie

Tudor Black Bay Fifty-Eight : la meilleure des Black Bay ?

Voici un de nos coups de cœur Basleworld 2018, la Black Bay Fifty-Eight (référence M79030N-002) pour une raison simple, ses proportions ! Outre le fait qu’elle se rapproche beaucoup de la Submariner référence 7924 gros remontoir (aka Big Crown), ce qui est déjà une excellente nouvelle,...

Lire la suite

G-SHOCK Part 2 : laissez passer les professionnels !

Air / Mer / Terre : Trio c’est 3 fois plus Casio … La marque nippone ne se contente pas uniquement de concevoir des montres solides pour le bonheur des cascadeurs urbains. Au  même titre que la plus célèbre des marques horlogères suisse au cours des années 50, 60, 70 qui va mettre au...

Lire la suite

Rolex Cosmograph Daytona ref 116500LN : le cru 2016

Petit retour en arrière,  Baselworld 2013 : les passionnés de Rolex du monde entier attendent impatiemment LE nouveau Daytona qui doit célébrer les 40 ans (1963-2013) de la montre la plus iconique de la marque à la couronne. Malheureusement rien ne se passe concernant le modèle en acier,...

Lire la suite

Parmigiani Fleurier Tonda 1950 tourbillon : tradition contemporaine

L’horlogerie semble compliquée de loin ; et pourtant, on peut résumer l’acte d’achat à un mot : l’esthétique. Une esthétique réussit, c’est un mélange de tradition et d’éléments plus moderne. Dans l’article suivant, nous allons vous expliquer pourquoi la Parmigiani Fleurier...

Lire la suite

RM 67-01 : une Richard Mille régime minceur

C’est la première fois que l’horloger contemporain Richard Mille, “se frotte” à la montre extraplate. L’élégante RM 67-01, aussi filiforme qu’un Top Model, fait souffler un vent de modernité sur cette catégorie plutôt “tradi”. Nicolas Dembreville   En général, les montres...

Lire la suite