Essai : Bell & Ross BR 126 Flyback
Il n’y en aura pas pour tout le monde : 500 exemplaires sont prévus dans le monde. La Bell & Ross BR 126 Flyback est une édition limitée d’un chronographe de type Flyback, disponible en deux versions, noir et orange. Comme d’accoutumée chez Bell & Ross, elle est un hommage à l’histoire aéronautique, en l’occurrence au légendaire avion espion américain des années 1960.
La peinture noire de cet avion était à l’époque réputée pour absorber les ondes radar afin d’évoluer au plus près des positions ennemies sans être détecté ce qui fut le cauchemar des radars soviétiques de 1964 à 1998, date à laquelle il fut mis à la retraite pour cause de fin de guerre froide.
Adieu titane, bonjour acier
De cet illustre aîné, le chronographe reprend la teinte noire mate, dans une finition acier PVD. Avantage : c’est une finition qui s’avère extrêmement résistante aux rayures et chocs du quotidien. Inconvénient : cela alourdit passablement la pièce. Qui plus est, l’avion d’origine utilisait massivement le titane afin d’être plus léger et donc plus rapide. Historiquement parlant, il aurait donc été plus cohérent de préférer là aussi le titane pour la BR 126, quitte à proposer deux versions différentes.
Malgré ce choix de matériau, la Bell & Ross BR 126 Flyback, d’un diamètre de 43 mm, se porte avec aisance. Cette dimension est devenue un standard et ne dépaysera personne. Cela dit, aisance n’est pas discrétion : la finition testée, montée sur un orange vif, destinera en priorité la pièce aux tenues sportives et décontractées !
I believe I can flyback
Techniquement, la pièce est un chronographe flyback. C’est un mouvement destiné à mesurer plusieurs temps courts successifs, sans interruption entre chacun. Concrètement, lors d’un chronométrage, le poussoir à 4h est dévolu à renvoyer l’aiguille des secondes à sa position initiale à midi, laquelle reprend instantanément sa course. Seul le poussoir à deux heures peut définitivement l’arrêter avant sa remise à zéro finale. Cette construction est rendue possible par la base Dubois Dépraz sur laquelle repose le mouvement de la BR126. C’est une base fiable, probablement la plus répandue (2020), qui se pose le plus souvent en alternative au fameux Valjoux 7750. Elle offre une quarantaine d’heures de réserve de marche, un standard.
Esthétiquement, la pièce est chargée : heures et minutes, échelle tachymétrique, trois compteurs (totalisateurs 12 heures, 60 minutes et 60 secondes) et date, le tout complété des sept aiguilles correspondantes à ces indications.
Pour éviter la confusion, Bell & Ross les a différenciées de trois manières : les aiguilles de chronomètres sont terminées d’une pointe orange ; celles de l’heure, d’une pointe blanche ; celles des sous-compteurs sont entièrement blanches.
On appréciera l’aiguille du totaliseur des minutes, terminée par une silhouette d’avion : ludique, lisible, évident, bien vu. Seul très léger défaut constaté sur le modèle testé : les aiguilles des secondes et minutes chronométrées ne sont pas parfaitement alignées à midi, un petit détail sur lequel l’amateur passera sans difficulté, mais le geek le verra puisque ce décalage fait apparaître le fuselage de l’avion sous l’aiguille des secondes, que l’on n’est pourtant pas sensé voir à lorsque le chronographe est arrêté.
Autre petit détail qui peut fâcher : la couronne sécurisée qui, lorsqu’elle est dévissée, laisse apparaître une tige de remontoir non traitée PVD. Pour une raison inconnue, lorsque l’on remonte ou règle la montre, la tige de remontoir apparaît donc dans son acier brut. Dommage, voilà un composant qu’il aurait été de bon ton de traiter sur sa totalité, au même bain que la boîte.
#FF, le Flyback Fonctionnel
Hormis ce détail, la pièce s’avère particulièrement lisible. C’est une réussite pour une chrono flyback avec date et indicateur jour / nuit, très riche en informations. A regret, toutefois, l’absence totale de matière luminescente : conforme à son inspirateur aéronautique, la BR 126 sera elle aussi totalement furtive la nuit !
Le caractère étanche (100 mètres) de la BR 126 accentue son orientation sportive. Celle-ci est confirmée par le fond plein de la montre, plus approprié qu’un fond saphir peu enclin à être malmené.
Au quotidien, la pièce est globalement bien équilibrée. Mesurée à tout juste 120 grammes, elle se fera sentir, comme tout chrono sport, sans jamais être pesante. Son épaisseur modérée permettra de fermer sur elle une chemise, même si ce n’est pas sa vocation principale que d’être portée avec un costume.
Garantie deux ans, à apporter en révision tous les quatre ans en moyenne, la BR 126 est proposée à 4900 euros. La nature « série limitée » de la pièce favorise ce prix quelque peu élevé, pour lequel on regrette notamment quelques approximations ou choix de finition.
L’avis de la marque
Dans un souci d’équité, Le Guide des Montres partage systématiquement ses conclusions avec les marques avant publication. Bell & Ross n’a pas souhaité ici apporter de commentaires.
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