Cartier : un SIHH 2014 d’exception
Cartier vient de dévoiler, hier soir, les quatre grandes créations qui seront présentées dans quelques jours au SIHH 2014. L’enjeu est de taille pour la manufacture, qui avait déjà frappé très fort l’année dernière avec des complications hors norme, comme le Double Tourbillon Mystérieux, une création technique d’exception en même temps qu’un hommage appuyé aux pendulettes mystérieuses qui ont forgé la légende Cartier.
De prime abord, le pari 2014 est déjà remporté. Quatre nouveaux modèles manifestent la maîtrise créative et technique de la marque, avec toujours une très forte signature esthétique Cartier.
La première montre de plongée Cartier
La première révélation 2014 sera une montre de plongée. C’est un segment dont Cartier était jusqu’à présent absent. Aujourd’hui, la manufacture dévoile une pièce étanche à 300 mètres reposant sur son modèle Calibre, créé en 2010. Toute la difficulté fut donc d’adapter ce mouvement urbain aux contraintes d’une pièce étanche, tout en conservant les proportions d’une pièce de style. C’est le tour de force réussi de la maison, avec un boîtier qui ne dépasse pas 11 mm d’épaisseur.
Cette création fait le trait d’union entre montre de plongée et belle horlogerie selon Cartier, avec un jeu contrasté de finitions satinées et polies, une lunette tournante revêtue d’ADLC. On retrouve le XII surdimensionné et luminescent, marque de la maison. Deux versions seront proposées, en acier ou or rose, sur bracelets caoutchouc.
Une nouvelle approche esthétique du QP
Deux nouvelles montres compliquées suivent. La première est la Rotonde Astrocalendaire. Elle s’attaque à l’une des principales difficultés des quantièmes perpétuels, ces fameux QP : la lisibilité et la simplicité d’usage. La lisibilité est souvent mise à mal par une grande quantité d’informations à disposer sur un cadran dont la surface n’est pas extensible. La simplicité l’est tout autant en raison du nombre de variables à ajuster pour un QP : jour de la semaine, quantième de jour, mois, années, années bissextiles, en plus des indications horaires habituelles.
Conçu comme un amphithéâtre destiné à clarifier la lecture des indications du quantième perpétuel, l’affichage de la Rotonde Astrocalendaire est tridimensionnel. Disposé en étages et concentrique, l’affichage des fonctions du quantième perpétuel se déroule au fil de différents niveaux : le jour est indiqué sur le premier. Il est suivi du mois sur le second, lui-même surplombé par la date. De fins guichets se déplacent le long de ces gradins. La dernière fonction du quantième perpétuel est indiquée, quant à elle, par une aiguille située au dos de la montre, précisant la nature de l’année : bissextile ou non.
Partiellement breveté, le système de rouages du mouvement 9459 MC substitue aux mécanismes traditionnels à bascules et ressorts un mécanisme à roues qui limite les risques de casse lors d’un remontage excessif aux plages horaires déconseillées. En effet, la conception traditionnelle du quantième perpétuel interdit toute correction manuelle plusieurs heures avant et après minuit, sous peine de casse. Quant aux ajustements qui se font par quatre minuscules poussoirs sur le flanc de boîte, ils sont souvent peu pratiques ni clairement identifiés.
Le mouvement de la Rotonde Astrocalendaire se fait grâce à un réglage par la couronne. En plus du réglage traditionnel de l’heure et de la minute, elle contrôle aussi l’indicateur de la date et de celui du mois, avec la possibilité de corriger les fonctions en avant aussi bien qu’en arrière. Les utilisateurs n’ont plus à craindre d’aller au-delà de la date présente car cette erreur de manipulation est facilement rattrapable.
Première phase de Lune sur demande
Autre complication à l’ordre du jour, un tourbillon phase de Lune, avec une pièce intitulée la Rotonde Terre et Lune. Le mécanisme de phase de Lune repose sur une conception complexe et créative qui allie tourbillon, phases de lune à la demande et second fuseau. En actionnant le poussoir situé à quatre heures sur le côté du boîtier, un cache descend et occulte partiellement la cage de tourbillon. Le croissant ainsi dessiné reproduit exactement celui que la lune trace dans le ciel. Le second fuseau repose quant à lui sur un système de disque, plus conventionnel mais néanmoins inédit jusqu’à ce jour chez Cartier.
Nouvelle Tank Squelette
Enfin, dernière création, la Tank MC Squelette. Elle accueille la première exécution bicolore du calibre 9611 MC dont le caractère tient dans la démesure des chiffres romains squelettés, caractéristiques de la Maison Cartier. Dans cette architecture ajourée, les III, VI, IX et XII structurent le mouvement et définissent son apparence. On en retiendra surtout la finition à deux tons, notamment sur les angles du calibre, une subtilité esthétique qui souligne la structure du squelette.
Olivier Müller
Visuels Laziz Hamani © Cartier 2013
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