Seven Friday M2-1 au poignet !

 

La voici, enfin. La SevenFriday, cette petite marque indépendante qui fait tant de buzz. Déjà, parce que l’on ne sait pas grand chose d’elle. Sur son site, SevenFriday annonce d’ailleurs la couleur. Lorsque l’on veut en savoir plus sur elle, une simple page affiche : « Pas de blabla, si vous voulez mieux connaître notre univers, rendez vous sur nos réseaux sociaux ». Voilà une approche peu courante à l’heure où le story telling est roi. Heureusement, seul le produit compte. Mais que vaut-il réellement ? 

 

 

Big Black Watch

 

Seven Friday compte aujourd’hui deux gammes, les P et M – sans, à nouveau, que l’on sache vraiment pourquoi ces lettres. La dernière née appartient à la seconde gamme : la M2-1.

 

On y retrouve ce qui fait le succès naissant de la marque : un boitier massif, complexe, parfaitement exécuté, monté sur un bracelet qui l’est tout autant. Première option, grinçante : on y verrait presque un esprit XXL version Diesel. Seconde option, plus conciliante : il souffle dans la M2-1 un vent de Hautlence, horloger indépendant de Neuchâtel.

 

Quelle que soit l’option, la pièce est autant originale qu’architecturale. Ses imposantes dimensions ne la rendent pas discrète (47 mm de côté). Ses disques concentriques s’étirent sur trois niveaux, rehaussés de jaune sur une finition PVD noire très tendance. Des fins index rouge viennent marquer le passage des heures, minutes et secondes. L’ensemble est soutenu par trois arches à 2h, 5h et 9h. La M2-1 respire la fiabilité, complétée d’un sens aigu du détail, en témoignent des vis qui semblent faites sur mesure ainsi qu’un travail intéressant sur les contrastes entre matières polies et satinées.

 

Côté fond, une finition là aussi polie et sablée représente le balancier du mouvement contenu dans la pièce, un Miyota 8215 automatique. Pas de fond saphir ici mais une plaque en acier, terrain d’expression très « industriel » d’une montre qui exhibe là aussi son imposant bracelet largement gravé de ses dimensions et du logo de la marque.

 

 

Heure inversée

 

La M2-1 offre une lecture de l’heure par disques. De nombreuses marques ont déjà exploré ce créneaux, la plus connue étant Ressence, qui en a fait sa marque de fabrique. Chez SevenFriday, le concept n’est pas aussi abouti mais propose néanmoins une atypique lecture inversée de l’heure. A l’extérieur du cadran tournent donc les heures, suivies des minutes, avant de finir avec les secondes qui s’égrènent au centre.

 

La lecture n’est certes pas intuitive mais s’acquiert très rapidement. Le fort contraste jaune / noir la rend plus aisé. L’absence de luminescence rendra en revanche la M2-1 totalement inopérante de nuit.

 

Autre inconvénient : la couronne à gauche. Certes, les gauchers seront heureux d’avoir, enfin, un accès facilité à la mise à l’heure. Mais les droitiers, eux, devront subir quelques contorsions du poignet pour accéder à la couronne. On gagne ici en esthétique ce que l’on perd en pratique. La Seven Friday misant tout sur le look, l’approche reste cohérente – même si, techniquement, la couronne à gauche n’est probablement pas un choix mais une obligation en raison du calibre monté à l’envers. 

 

 

Massive Urban Wear

 

Au final, on porte la M2-1 comme l’on porterait une arme, un tatouage, bref : un signe extérieur de virilité. La pièce est bien conçue et l’on doit lui reconnaître cette volonté remettre de l’horlogerie mécanique au poignet de ceux qui n’en avaient cure. Son poids contenu à 156 grammes pourrait la destiner à tout gabarits mais tel n’est pas le cas : mieux vaut être solidement charpenté pour une SevenFriday.

 

A presque 1300 euros la pièce, la M2-1 peut s’offrir en deux occasions : un coup de cœur pour une esthétique, un esprit techno-industriel initié en son temps par Romain Jerome et ses vaisseaux steampunk. Ou, plus probablement, un cadeau pour un 15-35 ans souhaitant entrer dans l’horlogerie mécanique tout en conservant une certaine forme de rébellion au poignet.

Olivier Müller

 

 

Visuels © SevenFriday

 

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