Une nouvelle certification chronométrique voit le jour

Si Baselworld est le temple du produit fini, du carnet de commandes et de l’accessoire en tout genre, les allées de la Messe Platz sont néanmoins l’objet de quelques mouvements tectoniques.

 

Par exemple, celui initié par Timelab. La discrète institution vient ni plus ni moins que de lancer une nouvelle certification chronométrique. C’est-à-dire, en somme, un empiètement non feint sur les plates-bandes du COSC ou de l’Observatoire de Besançon.

 

Qui êtes-vous, Timelab ?

L’expérience de Timelab remonte à 1886, année de création du contrôle facultatif des montres, alors effectué au sein de l’Ecole d’Horlogerie de Genève. Il délivre également la certification « Poinçon de Genève », porte-étendard de la haute horlogerie genevoise et de 1973 à 2013, il représente le bureau officiel du COSC Genève. Depuis, le COSC vole de ses propres ailes. Timelab est une fondation placée sous l’autorité de l’Etat de Genève. Ses collaborateurs sont assermentés et tenus à une stricte neutralité et indépendance.

 

Timelab délivrera un Certificat Observatoire Chronométrique individuel, attestant de la performance chronométrique de la montre finie avec un bulletin de marche, ainsi que d’autres éléments constitutifs de sa fiabilité : étanchéité, résistance au magnétisme, réserve de marche et comportement au porté. Réalisée sur chaque montre individuellement, cette certification s’effectuera au sein des manufactures ou dans le laboratoire Timelab à Genève selon les volumes.

 

Quelles conséquences pour le client final ? Aucune, si ce n’est probablement un léger surcoût répercuté à la vente en boutique, de quelques euros ou dizaines d’euros. Techniquement, cela n’apportera rien de plus qu’un COSC ou un Observatoire de Besançon, puisque tous doivent se référer à la même nomenclature de normes chronométriques ISO, valables de manière univoque et internationale. 

 

 

Le pourquoi du comment

Pourquoi cette nouvelle norme ? On y verra simplement le fruit d’un antagonisme entre La Chaux-de-Fonds (COSC) et Genève (Timelab) alors que, jusqu’à présent, les premiers géraient la précision chronométrique et les seconds, le célèbre Poinçon.

 

Malgré tout, cette nouvelle norme enrichit un catalogue normatif déjà très riche. Outre le COSC, le Poinçon de Genève, la Vipère (Observatoire de Besançon), on a également le label Qualité Fleurier (Chopard, Parmigiani, Bovet, entre autres), le poinçon Patek Philippe propre à la maison, sans oublier les Tests, (1000 Heures chez Jaeger-LeCoultre, 500 Heures chez Montblanc) et les tests de laboratoires moins connus du grand public, comme le Chronofiable du laboratoire Dubois SA. Et tout cela sans évoquer les normes internationales ISO qui pilotent l’ensemble, de même que les déclinaisons locales Normes de l’industrie horlogère suisse (NIHS).

 

Tout cela est-il bien nécessaire ? Pour garantir une fiabilité et une précision minimales, oui. Pour définir une qualité maximale, non. Philippe Dufour produit, seul, ses montres depuis 40 ans, dans son atelier. Toutes sont considérées comme le summum de la finition, au même titre que Greubel Forsey a fait valoir sa compétence en remportant le Concours International de Chronométrie. Et jusqu’à nouvel ordre, Dufour n’est pas Poinçon de Genève, pas plus que Greubel Forsey n’a son certificat COSC.

 

Olivier Müller

 

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