De Bethune DB29 Maxichrono Tourbillon : le chronographe absolu

De Bethune est paradoxale. D’un côté, une marque relativement sobre, certes futuriste par certains aspects, mais jamais ostentatoire, toujours dans la finesse et la plus grande élégance. Et de l’autre, une propension à résoudre avec une facilité déconcertante les points sur lesquels des décennies, des siècles d’horlogers ont buté.

 

« Déconcertante », un bien grand mot pour l’équipe de Denis Flageollet qui a tout de même planché pas moins de 7 ans sur le sujet, mais cela reste relativement court pour avoir enfin réussi à marier le meilleur des chronographes à embrayage à cames et à roue à colonne. Ces deux types d’embrayages, dits vertical ou horizontal, avaient chacun leurs qualités...et défauts. Chaque marque en faisait en choix stratégique, mais la solution n’était toujours qu’un compromis entre fiabilité, robustesse, technique, esthétique, etc. Jusqu’à aujourd’hui. 

 

 L’embrayage absolu

Le département de recherche et développement de De Bethune annonce le dépôt du brevet n° CH00076/14 sur le mécanisme du chronographe. L’embrayage absolu De Bethune a pour vocation de corriger les défauts identifiés des mécanismes existants jusqu’à lors dans l’horlogerie améliorant ainsi les performances.

 

Ce mécanisme permet à la fois de tirer profit des avantages des embrayages latéraux et verticaux tout en corrigeant leurs défauts. Il bénéficie ainsi d’une réduction significative des frottements à l’origine de la perturbation du mouvement en mode chronographe mais aussi lors de son fonctionnement normal.

 

L’embrayage absolu intervient dans un système couplant les deux embrayages traditionnels afin d’assurer un fonctionnement semi-autonome des différents compteurs du chronographe :

 

- Le compteur des secondes est régi par le nouvel embrayage absolu 

- Le compteur des minutes est commandé par un système de pignon oscillant ;

- Le compteur des heures est soutenu par un embrayage latéral.

 

Ce sont donc trois types d’embrayages différents à l’origine de trois systèmes semi-indépendants commandés par trois roues à colonnes inter-dépendantes soutenant les différents compteurs du chronographe.

 

23h59min 59s et 9 dixièmes de seconde

Grâce à la précision apportée par le Tourbillon 30 secondes De Bethune en silicium/titane de 36 000 A/h – l’un des plus rapides et le plus léger du marché avec ses 63 composants pour un poids total de 0,18g – la mesure du temps s’effectue précisément, aussi la durée maximale du relevé du temps est de 23h59min 59s et 9 dixièmes de seconde.

 

L’ouverture du double fond par un poussoir situé à 4h révèle, au travers d’un fond en titane avec un verre saphir, l’architecture moderne du calibre DB2039 avec des ponts en aciers poli, un tourbillon à 3h et la mécanique complexe d’un système chronométrique novateur illustré notamment par ses trois roues à colonnes.

 

Beau...mais lisible ? 

Esthétiquement parlant, le pari de De Béthune avec cette DB29 Maxichrono Tourbillon est fort : supprimer les sous-compteurs du chronographe, habituellement dévolus au décompte des minutes et heures. Ici, tout se fait sur le cadran principal, par un ballet d’aiguilles venant balayer par leurs différentes longueurs plusieurs secteurs du cadran. L’approche est originale. Comme toute approche disruptive, on est de prime abord décontenancé par sa lecture. On loue l’effort esthétique mais on peut légitimement se demander si l’on gagne en lisibilité avec pas moins de cinq aiguilles centrales...

 

En terme de prix, la DB29 maxichrono Tourbillon sera proposé à environ 220 000 € (270 000 CHF), édition limitée de 20 pièces en or rose...

 

Olivier Müller

 

Visuels © Le Guide des Montres

Wristshot de la De Bethune DB29 Maxichrono Tourbillon au poignet de Gabriel du site Les Rhabilleurs

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