5 minutes avec Vincent Perriard, CEO HYT

Vincent Perriard est un homme pressé. La production de la H1 a du mal à suivre la demande, la H2 est déjà prête, il se dirige vers la H3.

Le rythme est effréné mais la stratégie, payante, même si peu commune dans le microcosme horloger. Pour Le Guide des Montres, il s’en explique en revenant sur l’histoire et la stratégie de HYT et de son approche fluidique unique.

A propos de la H1

C’était un pari fou, nous étions une équipe de passionnés et avons lancé la H1 sans n’avoir aucune idée de l’accueil qu’on lui réserverait. Certes, les premiers échos des détaillants que l’on avait étaient très positifs. Pour autant, cela ne nous donnait pas encore le bon de commande du client final !

Au fur et à mesure que nous approchions de BaselWorld 2012, le buzz a pris et, finalement, nous avons rejoint le club très fermés des jeunes marques à avoir vendu la totalité de notre production avant même qu’elle ne commence. Seules deux avaient réussi ce pari avant nous, Richard Mille et Max Büsser.

A propos de l’évolution de HYT

Dès le départ, nous avons été ambitieux. Nous avions dit : « une année, un modèle, pendant quatre ans. Ensuite, on verra ».  Tout le monde a été un peu surpris, autant par la cadence que par le fait que notre feuille de route nous conduise sur quatre ans uniquement. Cela semblait contradictoire. Pour autant, nous sommes une jeune marque. Quatre ans avec une roadmap aussi précise, à tenir, c’est déjà un challenge.

A propos du buzz et du marketing de HYT

Nous avons tout de suite fait le buzz. C’est la H1 et son procédé qui le voulait, mais pas seulement. C’était une démarche volontaire. En fait-on trop ? Trop vite ? Je suis mal placé pour le dire.

Ce que je sais, ce qu’il ne m’apparaît pas concevable de présenter une pièce, de créer une attente, et de livrer la Numéro 1...trois ans plus tard. Certaines marques le font, c’est un choix. Mais le time-to-market, ça compte, non ? Lorsque nous avons présenté la H1 à BaselWorld en mars, fin novembre les premiers exemplaires étaient livrés. Pour la H2, nous devrions même être un peu plus rapides, probablement octobre.

A propos des H1, H2...et H3.

La H1 est le socle de notre marque. C’est une pièce de collection, non limitée. Elle va continuer à vivre encore plusieurs années et sera déclinée selon différentes versions.

La H2 n’a pas la même vocation : 200 pièces sur 4 ans, soit 50 par an, au double du prix de la H1. Nous allons passer d’environ 40.000 euros à près de 80.000 euros. C’est une pièce que nous avons entièrement refaite avec APRP (Audemars Piguet Renaud & Papi, ndlr). La H1 poursuivra en parallèle sa route avec Chronode, avec qui nous l’avons développée.

La H3 ? Nous travaillons déjà dessus. Elle sera plus...apaisée, et moins chère encore que la H1.

A propos de la technologie fluidique propre à HYT.

On me demande souvent ce que l’on fera après les fluides des H1 à H4. La réponse est : tout. C’est un univers sans limite, nous pouvons inventer n’importe quelle complication, le champ des possibles n’a pas de fin. Les technologies que nous avons développées, avec une équipe de chercheurs de haut vol, sont éprouvées, fiables. Nous pouvons les emmener aussi loin que nous le voulons.

Olivier Müller

Visuels © David Carteron / Delos Communications, HYT

 HYT H1

 HYT H2

 HYT H2 (vue de l'intérieur)

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