Chrono-Shop - Vintage Rolex Parts : L'interview

Le Guide des Montres a rencontré le temps d’une interview Julien Olivares le fondateur  de Chrono-Shop (portail web spécialisé dans la vente de pièces détachées vintage Rolex, Tudor, Omega, Breitling…)

LGDM : Comme pourriez-vous décrire votre activité ?

J.O : Comme de l’archéologie….C’est une recherche précise, lente et minutieuse qui se base sur des faits. Notre boutique en ligne propose des accessoires authentiques et d’époque de grandes manufactures, mais plus orientées vers Rolex.

Nous proposons  une forme « d'entretien de qualité » grâce à la vente de pièces et accessoires, toutes garanties 100% originales. 

Les collectionneurs prennent parfois plus de plaisir à restaurer  et à chercher des accessoires pour leur montre que d'acheter une montre complète...Certainement revendue quelques mois après pour un nouveau caprice pensant être le dernier.

Notre site de ventes en ligne permet de sélectionner une catégorie d’objets, et, grâce à l’arborescence d’affiner sa recherche. Les clients peuvent également nous solliciter pour des pièces spécifiques.

Notre site fournit différentes informations sur les pièces existantes et ayant existées grâce à un système permettant de vérifier l’année de sa montre grâce aux données accumulées avec le temps, de découvrir un lexique de l’horlogerie, ou de vérifier les différentes versions de cadrans ou bracelets. Chrono-Shop est bien evidemment un site marchand mais à vocation culturelle.

LGDM : Comment obtenez-vous ces pièces ?

J.O : Cela demeure notre secret…Non, plus précisément, nos pièces proviennent de collectionneurs et horlogers du monde entier.  Un historique de la source et une traçabilité nous permettent de travailler en toute confiance et d’exposer nos objets.

Elles sont systématiquement vérifiées, validées puis confirmées par des experts. C'est parfois une affaire à saisir ou un déstockage mais malheureusement cela devient de plus en rare.

 

LGDM : Quels sont vos clients ?

J.O : Cela varie entre l’horloger qui recherche une pièce technique, le marchand soucieux de vendre une pièce conforme et le collectionneur avisé qui souhaite constituer un projet ou achever une montre, en passant par le curieux qui voudrait restaurer la montre de famille. 

Bref la clientèle vintage est très aléatoire, et elle évolue très vite…

LGDM : Comment évolue le marché des pièces détachées ?

J.O : Lentement. La difficulté aujourd'hui est de s'en procurer.

Certaines pièces se vendent plus chères que d’autres et il est impossible de faire « marchand » d’accessoires sans avoir le potentiel clients acheteurs et sans références sur le marché.

Beaucoup de particuliers s’aventurent dans ce marché pointu de la pièce detachée mais ne vendent quasiment jamais au prix souhaité. Une pièce est un article rare, repéré par un client bien précis sur un modèle de montre bien particulier à un moment donné ; il est donc impossible de vendre une pièce comme le ferait un épicier. C’est un travail lent, de patience et de connaissance.

Chaque pièce est unique, elle vieillit à sa manière (cadran, insert, bracelet, aiguilles…) et donnent un cachet différent à chaque montre.

Le prix reste toujours déterminé en fonction de sa rareté et du prix payé. 

C'est un secret pour personne, l’univers horloger vintage coûte cher.

LGDM : Quelles sont les difficultés rencontrées ?

J.O : La plus grande difficulté est de dénicher l’article rare et vérifier son authenticité, car trouver prend du temps, certes, mais l’expertise est autre chose.

On n'expertise pas par le biais de photo. Ces actions restent peu claires et peu fiables.

Une étude précise s’articule sur des faits réels, avec une prise en main de l’article expertisé et plusieurs avis afin d’être sûr.

Rolex a d'ailleurs crée un département pour authentifier les pièces de collection.

LGDM : Quelle est la pièce la plus chère de votre boutique ? – la moins chère ?

J.O : La dernière en date était un cadran de Rolex Daytona ref 6241 vendu à 9000 €.

La moins chère est un bracelet en nylon de type NATO à 16 € avec boucle brossée.

LGDM : Quelle est votre philosophie ?

J.O : Apprendre à aimer et mieux connaitre l’histoire de sa montre plutôt que d’en faire une monnaie d’échange et le regretter bien plus tard.

Rolex a toujours travaillé avec une histoire et une âme pour vendre ses montres. 

Elle doit demeurer intact dans leurs montres.

C’est parfois les plus petites choses qui font le plus grand plaisir…

LGDM : Comment va évoluer le marché des montres Rolex vintage d’après vous ?

J.O : Quand on interroge les experts de l’investissement de crise et que nous leur demandons ce qu’ils placeraient juste en dessous des pièces d’or sur le podium des meilleures valeurs refuges, tous nous répondent de manière unanime : « les montres de luxe et plus particulièrement les Rolex ».

En effet, la demande est croissante et l’offre est par définition arrêtée.

C’est un marché  porteur qui évoluera mais fera de plus en plus de sélections auprès des vendeurs. La contrefaçon étant de plus en plus fine, le client recherchera désormais des garanties et justificatifs  pour faire confirmer sa montre.

Certains modèles subissent plus de variables que d’autres mais les indétrônables resteront les Daytona Paul Newman, les Explorer 1655 surnommées « Frecciones », les GMT 6542 et la légendaire famille des Submariner

La montre de luxe et plus spécifiquement d’occasion ROLEX reste donc un beau terrain d’investissement mais clairement onéreux. Cet univers est à réserver avant tout aux passionnés connaisseurs qui veulent effectuer un placement dans des objets qui ont un véritable sens pour eux.

LGDM : Auriez-vous un message ou un conseil  à adresser aux collectionneurs qui vous lisent ?

J.O : Avant d'acheter une nouvelle montre, changez le bracelet ou la lunette de l'ancienne, cela suffit parfois à raviver l'amour qu'on lui portait et finalement la conserver.

Elle changera et vous aurez sans doute l’impression d’avoir une autre montre au poignet.

Ce n'est pas parce que c'est une bonne affaire qu'il faut l'acheter ! Le marché d’aujourd’hui est dangereux et fourmille de loups. Des conseils doivent être suivis avant d’acheter illico presto !

Dans  tous les  cas, bienvenue dans cet univers de passionnés qui n'a désormais plus de limites une fois que vous y entrez…

 

Interview de Julien Olivares par G.B

 

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