En direct des 20 ans d’A. Lange & Söhne à Dresde

 

150 invités, triés sur le volet. Deux des membres fondateurs de la renaissance de la manufacture, dont Walter Lange en personne - 90 ans et vif comme au premier jour. Et Dresde, ville martyr de la Seconde Guerre Mondiale mais, aujourd’hui, théâtre d’une surprenante renaissance.

 

En ce 24 octobre, l’esprit était donc autant à la fête qu’au souvenir. La fête, celle d’une reprise d’activité de la manufacture A. Lange & Söhne, née en 1845, stoppée par les bombes en 1945, vacillante pendant trois années supplémentaires avant de s’écrouler, nationalisée, pendant un demi-siècle.

 

Lorsque le mur de Berlin tombe, il entraîne avec lui le régime communisme. Les entreprises d’Etat, dont la VEB qui avait englouti, parmi d’autres, A. Lange & Söhne (découvrez les prix des Lange & Söhne neuve) peuvent redevenir privées. L’année suivante, le nom de la marque est réenregistré. Quatre ans plus tard, en 1994, les premières collections revoient le jour. A. Lange & Söhne revit. 

 

 

Une relance à 2550 euros

 

C’est cette renaissance qui était fêtée la semaine passée. Une ode, sincère, émue, à un esprit d’entreprise irrémédiable, que ni les bombes ni 50 ans de communisme acharné n’ont pu altérer. La volonté d’un homme, Walter Lange, a rétabli l’aura de son patronyme sur les ruines de sa ville, de son histoire, avec en poche les seuls 5000 deutschemarks (2550 euros) qu’il lui restait.

 

La suite est plus connue. En mars 1994, A. Lange & Söhne tente le tout pour le tout et refait surface à Baselworld. Premier coup de poker : elle n’a produit que 123 pièces, qu’elle vient proposer à la vente à Baselworld. Deuxième coup de poker : la marque ose se présenter comme faisant « les meilleures montres du monde », sans rougir. Troisième coup de poker : les quatre collections proposées à Bale sont toutes inédites, sans la moindre reprise d’un design d’époque auquel le public aurait pu se raccrocher.

 

L’audace rapporte : les 123 pièces sont toutes vendues. L’entreprise peut redémarrer avec un semblant de trésorerie. Et, parmi les pièces proposées, une future icône : la Lange 1, devenue depuis le véritable visage de la marque, avec sa Grande Date et son cadran horaire décentré. 

 

 

Conservatisme omniprésent

 

Vingt ans plus tard, on salue l’exploit. Certes, on reste perplexe envers les commentaires d’autosatisfaction de la marque, laquelle souligne qu’ « en 20 ans, la Lange 1 n’a jamais évolué ». On admire cette constance toute germanique...autant que l’on déplore le manque d’audace, voire l’immobilisme, même si la Lange 1 a subi quelques liftings de surface. La direction de la marque le confirme : « Lorsque nous ajoutons une fonction, une complication, nous essayons vraiment de ne pas déranger l’existant ».

 

En réalité, la question n’est pas de savoir si ce que veut la marque est bon, mais si  elle ne passe pas à côté de ce qu’elle peut faire. Car lorsque son carnet de commandes est plein sur plusieurs exercices, lorsque l’entreprise engrange des bénéfices sans se préoccuper des crises et, enfin, lorsqu’elle repose sur un groupe aussi puissant que Richemont, on peut légitimement regretter qu’il n’y pas plus de prise de risque. 

 

 

Ces risques seraient pourtant mesurés. On sait que A. Lange & Söhne fait environ 5% de ses ventes sur l’horlogerie féminine. Sa voisine Glashütte Original, le triple, à près de 15%. Un marché existe. On sait aussi les collectionneurs de la marque revenir régulièrement vers elle pour quémander des pièces pour leurs épouses. En vain, ou presque, car ce jour à Glashütte la marque a dévoilé quelques séries de montres par paires, avec une variation de la Lange 1 pour lui, accompagnée d’une variation pour elle. Un bon début ?

 

Les hommes restent donc la cible principale. Une nouvelle édition limitée anniversaire (20 ans, 20 pièces) vient d’ailleurs de leur être dédiée : la Lange 1 Tourbillon Handwerkskunst. Tourbillon une minute avec arrêt secondes, cadran émaillé noir et finitions de haut vol, habillée d’un boîtier en platine de 38,5 millimètres : la marque reste, côté cadran, dans sa zone de confort habituelle. Côté fond, le travail de finition s’avère plus original, notamment sur la sculpture du train de rouages et le nombre particulièrement élevé (quinze) d’angles rentrants. Une pièce que l’on aura peut-être le plaisir subreptice d’apercevoir en boutique, en attendant les nouveautés du SIHH dans deux mois.

 

Olivier Müller

 

Visuels © Delos Communications, A. Lange & Söhne

 

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