4N : lancement imminent

Voilà quelques mois que l’on entend parler de la 4N.

Les premiers prototypes de BaselWorld étaient prometteurs mais le design très ‘néo indus tech viril’ en avait refroidi plus d’un.

Quoi qu’il en soit, ne boudons pas notre plaisir, car cocorico, la 4N est française.

Le positionnement de la pièce mécanique qui se joue des codes de la pièce à quartz, ce n’est pas nouveau.

Les frères Bart et Tim Grönefeld ont superbement réhabilité le principe de la seconde morte (1 Hz) qui renvoie sans équivoque à la trotteuse à pile, alors que le mouvement qui la propulse est au contraire de haute voltige horlogère.

La 4N, de son côté, mise sur l’affichage. Sur le cadran, on ne trouve ni index ni aiguilles, mais des digits propres aux affichages quartz.

On pourrait croire à une simple adaptation d’un ETA avec des disques rotatifs, comme chez Ressence, mais il n’en est rien : François Quentin, le designer fondateur de 4N, a fait les choses en grand, avec un mouvement 100% original dont les propriétés sont celles d’une grande pièce horlogère : minutes et heures sautantes, double barillet, 520 composants et une réserve de marche ébouriffante de 237 heures, soit près de 10 jours !

A titre de comparaison, si futile soit-elle puisqu’il s’agit de deux segments radicalement opposés, on peut toutefois noter qu’une pièce comme le quantième perpétuel répétition minute de Patek Philippe, ref. 5073P, compte 467 composants.

La prouesse technique de 4N est donc à saluer, mais l’on surveillera la fiabilité des 16 pièces prévues, car un tel ensemble de composants va nécessairement rendre l’ensemble plus fragile.

Pour autant, François Quentin nous précise que APRP (Audemars Piguet Renaud & Papi), outre la conception du mouvement, en assurera également le suivi.

On ne saurait trouver garantie plus viable que celle de cette institution horlogère, qui assure un avenir prometteur à la pièce. 

Olivier Müller