Christophe Claret ouvre son premier point de vente à Paris

Les marques horlogères n’en finissent plus d’ouvrir de nouveaux points de vente, se faisant donc concurrence les unes les autres. Puis, se plaignent que les ventes ne décollent pas, que l’horlogerie suisse est sur-représentée à Paris !

Evidemment, on ne cautionnera pas cette stratégie d’exubérance commerciale qui aboutit, dans de nombreux cas, à avoir plusieurs points de vente à quelques centaines de mètres les uns de autres. Ainsi en va-t-il par exemple de Vacheron Constantin, déjà présente sur la place Vendome avec Dubail, 50 mètres plus loin avec une boutique dédiée, et 300 mètres plus loin avec le watch mégastore Bucherer.

Et côté client, quelle fréquentation ? Paris reste la première destination touristique mondiale, certes, mais ce volume de touristes n’implique pas mécaniquement qu’ils sont de plus en plus nombreux, en son sein, à vouloir / pouvoir mettre 50 000 euros dans de la haute horlogerie suisse. 

David contre Goliath

Cette logique de développement territorial est-elle propre aux grands groupes ? Probablement. Pourtant, dans ce vaste monopoly horloger, l’indépendant Christophe Claret vient discrètement de pousser son pion. Dès la fin du mois de juin 2014, les créations de l’horloger du Locle seront disponibles chez Arije, boutique située au numéro 50 de la rue Pierre Charron, au cœur du triangle d’or de la capitale.

Pour Christophe Claret, cet événement marque une étape importante de la consolidation de ses activités, non seulement en France mais dans toute l’Europe. Après la Belgique et l’Ukraine, il s’agit en effet du troisième point de vente de la marque sur ce continent.

Qui plus est, la manufacture Claret affiche une santé éclatante. Les multiples annonces de ses récentes créations (Poker, Maestoso, Black Jack, Margot, etc.) montrent la vitalité de la marque. Plus récemment, elle est l’une des rares à avoir communiqué sur le développement de son parc de machines – un sujet peu glamour, certes, mais ô combien critique dans le secteur horloger, marquant les capacités techniques d’une marque.

Ainsi, Claret a annoncé dernièrement un nouvel atelier de polissage/satinage ainsi que des travaux dans l'atelier d'achevage (deux ateliers travaillant désormais en étroite collaboration) qui optimisent ainsi l'autonomie dans ce secteur. L’ensemble est accompagné d’un recrutement qualifié. Il est maintenant  possible de réaliser toutes les finitions et différentes retouches esthétiques sur les pièces d'emboîtage, le tout en réduisant le délai de réalisation et en garantissant un haut niveau d’exécution, réalisé à l’interne. 

Des gammes repensées

Ces investissements devraient permettre à la manufacture de mieux maîtriser ses coûts. Quel rapport avec le nouveau point de vente ? Dans l’immédiat, aucun ! Mais à terme, Claret pourrait revoir sa politique tarifaire dans la mesure où la marque ne serait quasiment plus dépendante de sous-traitants. On se souvient notamment de premières pièces proposées, pour la première fois, sous la barre des 100 000 CHF.

Qui plus est, dans la plus grande discrétion, la marque vient également de refondre l’organisation de ses collections. Cette réorganisation trahit sa croissance. Christophe Claret ne pouvait plus se satisfaire d’une simple juxtaposition de modèles, sans réelle cohérence de gammes. On trouve donc désormais quatre catégories bien distinctes : les montres à complications traditionnelles, extrêmes, ludiques, et les complications féminines. Un terrain de jeu suffisamment vaste pour que l’horloger puisse encore pleinement s’exprimer dans les années à venir.

Olivier Müller

Visuels © David Carteron / Delos Communications, Christophe Claret