4 juillet : in watches we trust !

 

4 juillet 2014, jour de football pour la France, jour national pour les Etats-Unis. Et pour l’industrie horlogère ?

 

Le marché américain, contrairement à sa population de près de 315 millions d’habitants (Europe, à titre de comparaison : 742 millions) ne pèse pas très lourd dans l’industrie horlogère suisse. Les USA pèsent pour 2,2 milliards de francs suisses dans les exportations horlogères. C’est peu : 10%, puisque le volume total d’exportations de montres suisses est de 20,6 milliards de francs.

 

Néanmoins, le marché américain progresse, avec +2,4% de croissance enregistrés l’année dernière. Dans les principaux marchés occidentaux, il n’y a guère que l’Italie pour faire mieux, avec un insolent +4,6% !

 

Terreau historique

Pourtant, l’offre est bien présente, et même historique. On se souvient qu’IWC était, à la source, l’oeuvre de l'ingénieur et horloger américain Florentine Ariosto Jones, directeur de F.Howard Watch & Cie. Ce dernier voulait relocaliser sa production des Etats-Unis vers la Suisse, mais ne rencontra pas l’entrain escompté et revint sur son sol américain.

 

Ingersoll, créée en 1892, suivait le même objectif : développer une montre Swiss Made avec les techniques industrielles américaines. En résumé, il s’agissait de faire une montre populaire, abordable et fiable – une sorte de Roskopf avant l’heure. Ingersoll existe toujours et a poursuivi cette logique, cette fois en s’attachant des mouvements chinois.

 

Mais au delà de l’horlogerie, la particularité américaine en regard de la Suisse est son immensité territoriale. Qui dit grandes distances dit voies ferrées, et les garde-temps en suivirent logiquement l’évolution. Ainsi sont apparues les montres pour contrôleurs ferroviaires, que l’on voulait plus précises. Objectif : non pas faire en sorte que les trains arrivent à l’heure, mission impossible à l’époque, mais simplement s’arranger...pour qu’ils n’entrent pas en collision !

 

Un certain Webster C. Ball a particulièrement excellé à cet exercice. Sa marque, Ball Watch, existe toujours. Elle poursuit sa quête de technicité et de précision avec des garde-temps d’une robustesse extrême, présents aux côtés des légendaires RailRoad Watches

 

 

Patriotisme horloger

Au delà de ces mastodontes reconnus dans le monde gravitent quelques marques assemblées aux Etats-Unis. Shinola s’est installée à Detroit et propose ses montres pour environ 550 dollars. On n’échappe pas au patriotisme US, avec des montres « Proudly made in », ou vantant les success stories américaines, comme les pièces commémorant les 50 ans de la Ford Mustang. Il en va de même pour les Minuteman, dont une partie des recettes sont reversées aux soldats américains blessés sur le champ de bataille.

 

Les marques véritablement horlogères, elles, sont rares, très rares. Deux raisons : un marché encore largement dominé par le quartz et, ensuite, un défaut de formation. Les Etats-Unis possèdent leur American Watchmakers - Clockmakers Institute, en partenariat avec le WOSTEP, mais la promotion des talents horlogers reste très insuffisante.

 

Pourtant, quelques marques proposent des réalisations intéressantes Made in USA. La plus éminente est RGM, fondée il y a 22 ans par Roland G. Murphy. Elle se prévaut de fabriquer ses propres composants et boîtiers, tout en gardant l’intégrité de ne pas se nommer ‘manufacture’. Sise en Pennsylvanie, RGM se veut d’obédience classique, proposant même ses propres tourbillons. Un exemple valeureux de belle facture, qui peine malgré tout à essaimer à travers le pays. Un seul exemple à date, la jeune Keaton P. Myrick, un horloger indépendant, technique, n’hésitant pas à taquiner le tourbillon. Ses trois-aiguilles, au cadran très pur, se vendent à partir de 18 000 dollars

 

 

American spirit

Au delà de la fabrication, il y a l’inspiration. En la matière, Vulcain est reine, avec la President Watch, un mythe que la marque entretien savamment. Depuis 50 ans, la maison suisse offre à chaque locataire de la Maison Blanche son propre modèle.

 

Sur le plan purement graphique, tout est permis ! Corum est la dernière à s’être illustrée sur le sujet, avec des Admiral’s Cup largement décorées de drapeaux, de bleu et de rouge. La marque avait déjà ouvert la voie il y a 30 ans avec la fameuse Coin Watch, cette montre dont le cadran était un dollar en or. Perrelet a également proposé son interprétation, avec une Turbine très américaine.

 

Olivier Müller

 

Visuels © DC, David Carteron / Delos Communications

 

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