Blancpain Essais

On l’a testée pour vous : Blancpain Villeret Quantième Complet

Difficile exercice que le quantième complet. La pièce, dans 4 cm, doit embarquer pas moins de sept informations : heures, minutes, secondes, date, jour, mois et phase de Lune. Le tout en laissant respirer son design de manière à préserver la lisibilité de l’ensemble.

Pari réussi pour cette Blancpain Villeret Quantième Complet ? Le verdict ne doit pas se laisser influencer par de multiples analyses géométriques. Le premier coup d’œil est toujours le bon. Ici, sans détour, la réponse est oui. C’est en entrant dans les détails que l’on comprend pourquoi ce qui semble évident est en réalité le fruit d’une savante alchimie.

The Blancpain touch

Les ingrédients de celle-ci sont multiples. Le plus évident est le contraste : la pièce est en or blanc d’une brillance qui se détache parfaitement du fond flinqué bleu. Flinqué ? C’est une technique décorative grâce à laquelle une gravure se fait sur un matériau tellement fin qu’il laisse apparaître par transparence sur son support. Ici, le fond finement ciselé de bleu laisse apparaître le support de cadran, donnant à la pièce ses reflets irisés.

Le reste de l’alchimie repose sur des ingrédients largement éprouvés par Blancpain. Les aiguilles effilées offrent une parfaite lisibilité tout en restant très précises à leur extrémité. Les index appliqués sont typiques de la collection Villeret, superbement dessinés. On note d’ailleurs le 4, que Blancpain préfère toujours écrire « IIII » plutôt que « IV », comme le voudrait l’orthographe latine traditionnelle. Enfin, l’aiguille serpentine de date n’est pas propre à Blancpain mais à l’horlogerie traditionnelle du XVIIIe siècle. C’est un héritage que la marque a toujours préservé.

Comment se règle l’ensemble de ces indications ? Par des correcteurs situés sous les cornes. De la sorte, Blancpain contribue là aussi à offrir une pièce épurée et lisible, libérée de multiples poussoirs sur ses flancs de carrure.

De façon très logique, le poussoir associé à chaque fonction est situé en face d’elle. Ainsi, sous la corne à 11h, se trouve le correcteur de jour, à 1h, de mois ; à 6h, de phase de Lune et à 7h, de date. Facile, intuitif. De surcroît, ces poussoirs intégrés sous cornes peuvent être actionnés sans l’aide d’aucun outil, ce qui réduit le risque d’éraflures sur la boîte.

Elégance quotidienne

Le Quantième Complet de Blancpain est une pièce de standing. On la réservera à un usage professionnel, un dress code chic, une tenue de soirée. Le guillochage de son cadran est subtil : il n’offre à voir la profondeur de son bleu que sous certains angles. La pièce reste donc majoritairement sombre au premier regard, très sobre. Ses reflets irisés ne se dévoileront qu’au gré d’un examen plus approfondi. On apprécie cette élégante distinction qui ne se réserve qu’au regard de son propriétaire.

Au quotidien, les trois jours de réserve de marche sont une vraie valeur ajoutée : ils permettent de passer le week-end sans encombre. Pour une pièce qui se destine principalement à un usage semainier, c’est cohérent.

Le remontage est aisé, fluide sous les doigts. Le barillet est équipé d’une bride coulissante. De la sorte, lorsque l’armage est à son maximum, il se débraye. Il n’y a donc aucun risque d’abîmer la pièce par un remontage trop ambitieux. A son terme, on entend d’ailleurs clairement la bride sauter, indiquant à l’amateur attentif que sa montre est remontée à 100%. Seule réserve : la mise à l’heure du mouvement n’est pas dotée d’un stop seconde. Rien d’alarmant, mais un ‘plus’ qui aurait permis une mise à l’heure parfaite.

Modeste fond, attache perfectible

Côté fond, la finition est sobre, pour ne pas dire minimaliste. Pour une collection Villeret, à plus de 20 000 euros la pièce (20 390 € TTC), quelques vis bleuies auraient été de bon aloi. On remarque néanmoins la numérotation individuelle, un plaisir de collectionneur.

Enfin, côté accessoire, le bracelet en alligator bleu nuit est parfaitement exécuté mais néanmoins doté d’une boucle déployante non sécurisée. Elle ne possède pas le double ‘clic’ notifiant que le bracelet est en place et ne bougera plus. Certes, le Quantième Complet de Blancpain n’est pas une pièce sportive. Cela n’empêche pas que l’on peut aussi perdre des pièces de standing avec la même facilité.

Olivier Müller

On l’a testée pour vous : Blancpain Villeret Quantième Complet

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