Maurice Lacroix Seconde Mystérieuse

On connaissait la seconde morte, sautante, voici la seconde mystérieuse !

 

Maurice Lacroix, manufacture fondée en 1975, est l’auteur de cette pièce remarquée qui allie une architecture de type squelette à une complication additionnelle atypique, portant sur l’aiguille des secondes.

 

L’exercice de Maurice Lacroix est tant technique qu’esthétique. Il en est, du reste, coutumier : la marque possède également en catalogue la Roue Carrée, autre modèle emblématique de Maurice Lacroix qui fait s’engrener un trio de roues avec un carré, l’ensemble indiquant à 6h l’écoulement des secondes.

 

La Seconde Mystérieuse reprend certains de ces attributs. C’est, à nouveau, la seconde qui est la complication phare du modèle. Elle est également positionnée à 6 heures, et occupe là aussi une large partie du cadran. Pourtant, à aucun moment cette disposition n’interpelle : sur chacun de ces modèles, l’emplacement de la seconde est surdimensionné mais la complication est d’une telle beauté que ce choix semble naturel.

 

Techniquement, la seconde mystérieuse procède d’une double rotation, celle d’un disque et d’une aiguille. Leur ballet se synchronise de telle manière que toutes les 15 secondes, la pointe de l’aiguille vient se positionner sur le 15, le 30, le 45 ou le 60. Entre ces points, la seconde semble se promener librement, avant de revenir indiquer l’écoulement du temps toutes les 15 secondes avec une précision chirurgicale. Le spectacle est fascinant, hypnotique. On se plait à essayer de deviner la trajectoire de cette aiguille en perdition, d’en anticiper le mouvement, pendant de longs moments.

 

L’écueil de ce type de complication est de concentrer sur elle toute l’attention de la marque, parfois au détriment du reste de la pièce. C’est tout l’inverse chez Maurice Lacroix. Le reste du cadran est proprement sculptural. La manufacture a créé une architecture de type squelette, qui est en réalité son cadran évidé presque entièrement, laissant par conséquent apparaître le calibre maison. Seuls quelques ponts ont été conservés, dans un esprit Arts Décos, sur lesquels viennent s’ancrer le cadran horaire et le logo de la marque, complétés d’un rubis apparent à midi.

 

La Seconde Mystérieuse est une édition limitée de 125 pièces en acier, équipée du mouvement manufacture automatique ML215. Celui-ci bat à la douce fréquence de 18.000 alt./heures, un paisible rythme à l’oreille.  Elle présente un diamètre de 43 mm, conventionnel et adapté à tout type de poignet.

 

La pièce se porte en toutes circonstances et accepte sans difficulté qu’une chemise se ferme sur elle. Naturellement, son design sculptural et sa seconde hypnotique attirent les regards, surtout des connaisseurs. Pour autant, son faible encombrement et sa finition acier lui accorderont la discrétion nécessaire pour se fonde dans un environnement urbain, contemporain ou professionnel. On évitera simplement le sport et la plongée : la Seconde Mystérieuse est une dame de belle horlogerie sur laquelle on veillera avec le plus grand soin.

 

A ce registre, à 11 300 euros, cette Maurice Lacroix est un choix judicieux, alternatif et tout à fait abordable. On rappelle qu’il s’agit d’un calibre manufacturé, d’une maison 100% indépendante et d’un design qu’il est rigoureusement impossible de trouver ailleurs. L’ensemble est d’une construction parfaitement exécutée, dotée d’une réelle personnalité. Que demander de plus ? Rien.

Olivier Müller

 

L’avis de la marque

Dans un souci d’équité, Le Guide des Montres partage systématiquement ses conclusions avec les marques. Voici la réponse de Maurice Lacroix.

 

« L'aiguille des secondes indique le temps même entre 15 et 30, et entre 30 et 45. La lecture n'est certes pas très précise, là n'est pas son objectif, mais la graduation indique les secondes. Avec cette pièce, nous avons voulu une lecture alternative du temps, un passage d’une lecture circulaire à une lecture linéaire ». 

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