On l’a testée pour vous : l’Omega Bullhead

45 ans ! Il aura fallu près d’un demi-siècle pour qu’Omega réédite sa fameuse Bullhead. Le nom en est d’ailleurs aujourd’hui communément attribué à la marque du groupe Swatch, mais il caractérise une forme de boîte, au même titre que coussin ou tonneau. On peut donc trouver, par exemple, des Seiko Bullhead.

 

Comme on peut s’y attendre, la forme de la boîte n’a donc pas évoluée. Son cadran, en revanche, a subi un sérieux lifting. On le trouve aujourd’hui en trois finitions : noir, blanc, gris. Le modèle de 1969 était nettement plus audacieux, avec un cadran bronze réhaussé de bleu, noir et rouge. On comprend la volonté d’Omega de produire une pièce aux codes couleurs contemporains. On regrette qu’une série plus limitée n’ait pas été proposée, 100% conforme à l’originale. Ce fut le coup de poker tenté à Bale cette année avec la Nautical 70’s de Vulcain, et l’on a vu son succès.

 

Ole Toro !

Le format Bullhead se caractérise par ses poussoirs verticaux. C’est probablement la meilleure solution de déclenchement jamais inventée : droitier ou gaucher, peu importe, le déclenchement est toujours précis et rapide. Cette disposition n’a pas pris dans le design horloger pour des raisons esthétiques, mais cette Bullhead vient ici rappeler son efficacité avec brio. A l’inverse, la couronne à 6h vient régler la lunette intérieure qui fait office de GMT. C’est simple, économique, relativement fonctionnel (la couronne peut bouger par inadvertance), mais peu lisible. On ne rappellera jamais assez que pour lire un second fuseau horaire, rien ne vaut une seconde aiguille.

 

La couronne de mise à l’heure est elle aussi atypique. Elle n’est pas vissée, mais simplement sécurisée d’un quart de tour. A déverrouiller, c’est un plaisir. A verrouiller, le dispositif marque ses limites et demandera probablement un temps d’adaptation.

 

Ce temps sera également nécessaire pour s’habituer au positionnement de la pièce sur le poignet. Avec sa boîte asymétrique, la montre s’étire vers le haut et son poids suit cette orientation. En d’autres termes, la Bullhead aura la propension naturelle à glisser vers le bord extérieur du poignet. Pour y parer, une seule solution : l’attacher de manière ferme au poignet. Car une chemise, ici, ne freinera pas sa course : la Bullhead ne se laisse pas enfermer sous une chemise de bureau. Il faudra donc la laisser en dépasser et, ici, ses nouvelles couleurs sobres seront un atout : la Bullhead saura se faire discrète, par exemple à l’opposé d’une autre réédition de 1969, la Monaco de TAG Heuer, que son bleu électrique rendra toujours visible. 

Belle mécanique

Côté mouvement, la Bullhead jouit sans hésitation des progrès mécaniques du XXIe siècle. La pièce est motorisée par le calibre automatique Co-Axial 3113. C’est un beau mouvement, mais qu’on se contentera d’écouter, à défaut de le voir : le fond de la Bullhead est plein.

 

C’est un chronomètre certifié en tant que tel, doté de 52 heures de réserve de marche. De quoi laisser se reposer la bête le temps d’un week-end, mais pas d’une vie : le co-axial aura besoin d’une révision tous les sept ans. C’est deux fois moins souvent que la moyenne. Economiquement, la Bullhead est donc une pièce rentable ! A 7100 euros, neuve, elle se situe toutefois dans une gamme de prix assez élevée, notamment en raison du caractère « édition limitée » qui vient invariablement gonfler la note. Il sera toujours possible de mettre 3000 euros de plus, en moyenne, pour s’offrir l’originale de 1969, mais question fiabilité, on ne jouera plus dans la même cours.

 

Olivier Müller

 

Visuels © David Carteron / Delos Communications

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