Hublot Interview

Basket et Horlogerie : la Dream Team

Il y a dix ans encore, les manufactures se pinçaient le nez quand on leur parlait de sports populaires. Aujourd’hui, le foot, le basket, ou encore le rugby, marquent des points dans les plus vénérables maisons de l’arc Jurassien. Ricardo Guadalupe, CEO d’Hublot, qui fut l’un des précurseurs, nous explique ce revirement. Interview en direct, en exclusivité pour Le Guide des Montres, du parquet de l’équipe star du championnat US, les Miami Heats.

« Il vous va bien ce maillot des Miami Heats, Ricardo »

Un poil serré peut être (Rire) ! Mais je m’y sens à l’aise. Le monde du basket est accueillant. Certes, il y a beaucoup d’argent en jeu, mais les joueurs sont très accessibles. Quand on a remis Hublot en selle avec Jean-Claude Biver en 2004, nous n’avions pas les mêmes moyens que les autres. Il fallait que l’on se fasse remarquer, sans pour autant déverser des millions de dollars sur la table. Très vite, on s’est aperçu que des sports ultras populaires comme le foot et le basket n’intéressaient pas vraiment les manufactures. Or nous savions que les clients avaient changés. Une nouvelle génération était arrivée, jeune et décomplexée, à la recherche d’un luxe aux nouveaux codes.

Donc le foot, puis le basket ?

Pour la coupe d’Europe de Foot de 2008, on a cherché un emplacement publicitaire sur les terrains. Les supports classiques étaient inatteignables pour nous, et nous faisait cohabiter avec des marques qui n’étaient pas de notre univers. En regardant un match à la TV, j’ai vu que les réalisateurs cadraient systématiquement serré sur le panneau des changements de joueur. On ne voyait que ce panneau, et pourtant, aucune marque n’était présente dessus. Très vite, on s’est approché des instances pour leur proposer d’y mettre Hublot dessus. Ils ont trouvé l’idée séduisante et ont dit oui à des conditions financières qui nous correspondaient. Le buzz autour de cette idée a fait le reste. Fort de ce succès, on a regardé très vite les autres sports qui offraient un tel niveau d’exposition et qui étaient encore vierge de toute manufacture. Le basket est devenu une évidence.

Mais s’offrir Dwayne Wade, c’est un peu couteux non ?

Certes, mais entre temps, Hublot a connu une croissance forte qui nous a permis d’accéder à ce niveau. En France, les joueurs de Basket ne sont pas connus et la façon dont ce sport est mis en scène ne reflète pas son potentiel. Aux US, quand on assiste pour la première fois à un match de basket, on prend une claque. C’est un show permanent et très interactif avec le public. Les gens adorent, viennent en famille, consomment. C’est une fête et un moment de « fusion » qui nous correspond, puisque c’est notre baseline. On a regardé quelle était la meilleure équipe, et quels étaient les meilleurs joueurs. Dwayne Wade régnait en maître sur les parquets. On a donc décidé d’entrer en contact avec lui. On s’est rapidement mis d’accord sur le plan financier. Il y avait un prix, nous l’avons accepté. Mais nous voulions qu’il soit un vrai partenaire, y compris en terme de développement des produits.

Dwayne Wade, c’est le dandy du parquet ?

C’est heureux, car pour nos montres, il nous faut des ambassadeurs prescripteurs. Dwayne est très GQ au fond ! Il attache une très grande importance à sa tenue, qui est fondée sur une base classique, à laquelle il apporte une touche de modernité. Ce qui correspond à nos montres. Dès lors, il a s’est impliqué très vite dans le développement de sa série de « Big Bang ». En venant à la manufacture, il a aussi compris quelles étaient les contraintes de la haute horlogerie. Nous avons très vite trouvé notre chemin, et les montres marchent fort. Depuis, d’autres manufactures nous ont emboité le pas ce qui nous prouve que nous avons fait les bons choix.

Justement, vers où regardez vous à présent ?

Nos montres marchent très fort auprès d’un public latin. Ce public est très friand du football américain. Nous venons d’ouvrir un gros point de vente à Dallas dont l’équipe des Cowboys domine le sujet. Je vous laisse imaginer la suite…

Nicolas Salomon

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