SIHH 2012

La grand-messe Richemont vient de fermer ses portes, laissant derrière elle son flot de nouveautés, de lifting horlogers plus ou moins heureux, agrémentés de quelques vraies révolutions. 

 

Celles-ci sont au moins au nombre de deux.

La première, et cela en devient presque une habitude, vient de chez TAG Heuer. Avec son Mikrogirder, la maison de La Chaux-de-Fonds pulvérise la haute-fréquence. Son dernier prototype bat ainsi à la cadence infernale de 7.200.000 alternances par heure (100 Hz). Pour mémoire, El Primero de Zénith fut longtemps la référence à...36.000 alternances. Pour atteindre ce résultat, TAG Heuer se passe des systèmes de régulation en place depuis le 17ème siècle : plus de spiral ni de balancier. Trop gourmand, ce couple est remplacé par des « poutres » (girders en anglais), vibrantes à la fréquence indiquée.

Pour le moment, la montre est au stade de concept, fonctionnel. Il est communément admis que la mise en production recèle son lot d’imprévus. A suivre de près, en somme.

Montblanc, en revanche, en a levé la plupart, et l’a fait sur le dos...de TAG Heuer !

En effet, et c’est la seconde mini-révolution de ce SIHH, la mesure de haute précision requiert une fréquence très élevée, donc par essence gourmande en énergie.

A cet égard, TAG Heuer avait déjà présenté l’année dernière le Mikrotimer Flying 1000, précis au millième de seconde, mais incapable de tenir cette mesure plus de 3 ou 4 minutes.

Montblanc a résolu ce problème dans le cadre de sa collaboration avec l’Institut Minerva, qui avait déjà donné le jour à la Métamorphosis. Ses nouvelles recherches ont ainsi abouti à une réserve de marche de 45 minutes, sans équivalence à l’heure actuelle. Et le tout en préservant la beauté du chronographe monopoussoir avec roue à colonnes. L’innovation ne vaut que si elle peut se confronter à la réalité.

Montblanc l’a compris, sans omettre la lisibilité de d’une pièce à l’élégance intemporelle. 

 

Dans ce même registre, il n’est pas nécessaire de s’arrêter sur les innombrables dragons qui trônaient dans les allées genevoises.

Une fois de plus, la clientèle chinoise est courtisée, l’année du Dragon n’a pas été oubliée. Raison de plus pour s’arrêter un court instant sur la maison Cartier, dont la maîtrise des métiers d’arts et de la haute horlogerie laisse pantois.

Ainsi, la Montre Promenade d’une Panthère, calibre 9603 MC : véritable prouesse de technicité et d’inventivité, c’est une montre dont la masse oscillante est intervertie et mise en scène sous la forme d’une panthère pavée de diamants. 

Les autres modèles de la marque ne sont pas en reste, avec de l’email ou encore de la mosaïque de pierres. Un travail hors norme, où l’esthétique est portée à un niveau d’excellence rarement atteint.

La maison Vacheron Constantin a ainsi elle aussi présenté au SIHH ses dernières pièces de la collection « Métiers d’Arts » - dernières pièces en tant que les plus récentes, mais aussi les dernières jamais réalisées, puisque la collection s’arrête en 2012, après 3 ans de développements.

 

Gravure, émaillage, peinture, sertissage et guillochage s’unissent ainsi pour créer la montre Colombes, qui manifeste tout le savoir-faire de la marque, accumulé depuis 1755.

D’autres pièces encore illustrent cette maîtrise technique unique, mais la Manufacture n’en oublie pas son ADN de haute horlogerie pour autant.

Ainsi, Vacheron Constantin a présenté la Patrimony Tourbillon 14 jours. Le nouveau calibre 2260 développé et manufacturé par Vacheron Constantin offre ainsi 14 jours de réserve de marche, un tourbillon d’exception dans un boîtier rond, s’offrant de surcroît le luxe d’être le premier garde-temps Vacheron Constantin à être homologué avec les nouveaux critères du Poinçon de Genève.

La marque a également présenté une refonte de sa gamme Malte, dont il est nécessaire de rappeler qu’elle est intégralement équipée de calibres de formes. Une belle persévérance, alors que la plupart des marques se content aujourd’hui de mettre des mouvements ronds dans des boites tonneaux...

Moins aventureuse, Lange & Söhne joue la prudence en revisitant ses modèles existants. 

On trouve ainsi principalement la Lange 1, qui se voit proposée en tourbillon et quantième perpétuel, la Saxonia, dorénavant en or gris, ou encore la Datograph, avec flyback mais aussi et surtout une réserve de marche portée à 60 heures. 

Dans les mêmes rangs de la Haute Horlogerie, Girard-Perregaux fait une entrée remarquée avec une Répétition Minute, saint Graal des complications, qui équipe maintenant son modèle 1966.

La Manufacture a notamment travaillé sur trois points de construction du boîtier.

Le diamètre du calibre et le diamètre intérieur du boîtier sont en parfaite adéquation, un ratio qui garantit une résonance maximale.

Le fond a été galbé afin d’augmenter le volume d’air entre le mouvement et le boîtier, ce qui améliore sensiblement la propagation du son.

Enfin, la partie inférieure du fond est diamantée, une opération qui permet de réduire les interférences acoustiques.

Plus modeste, mais néanmoins digne d’un (grand) intérêt, Baume & Mercier présente la nouvelle collection Hampton.

Inspirée d'une pièce de musée des années 1940, elle allie un boîtier de forme rectangulaire vintage caractéristique, des lignes architecturales et des fonctions adaptées aux modes de vie actuels.

Le mouvement est fourni par LaJoux-Perret, offrant ainsi une garantie de savoir-faire qui n’est plus à prouver.

Dans un tout autre registre, IWC prend les airs et présente sa nouvelle collection Top Gun enrichie de cinq nouveaux modèles.

La Top Gun Miramar rend ainsi hommage à cette base de Californie qui a donné naissance au mythe des pilotes d’élite.

Deux autres montres d’aviateur dotées de nombreux détails sophistiqués de la Haute Horlogerie sont prêtes pour le décollage: la Grande Montre d’Aviateur Calendrier Perpétuel Top Gun et la Spitfire Calendrier Perpétuel Digital Date et Mois.

Enfin, notons l’extravagance – habituelle – de Richard Mille, qui reprend la RM 056 Felipe Massa pour lui offrir une boite en...saphir.

C’est une véritable évolution de cette montre tourbillon chronographe de compétition à rattrapante RM 056, un exploit d’ingénierie et de style.

 

C'est en effet la première fois qu’un boitier au dessin si complexe est réalisé dans ce matériau extrêmement dur.

La lunette, la carrure et le fond de la RM 056 sont réalisés à partir de blocs de saphirs taillés dans la masse. Aucune structure externe n’est utilisée comme support pour l’assemblage de ces pièces.

Cette réalisation a demandé plusieurs années de recherches et de tests afin de répondre aux exigences de résistance et de confort.

A 1,65 million de dollars, la RM 056 n’était peut-être pas la plus belle pièce du SIHH 2012, mais probablement l’un des plus chères !

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