Le roi Rolex a désormais son prince Tudor

Le nouveau stand Rolex, c’est le Château de Versailles de Baselworld. C’est grand, c’est beau, et gardé comme une forteresse. Les vitrines forment une impénétrable galerie des glaces et l’espace intérieur est aussi vaste et orchestré qu’un jardin de Le Nôtre ! Cette année, la marque a la couronne fête le jubilé de son meilleur ambassadeur : le Cosmograph Daytona. Depuis 50 ans, le modèle règne sans partage sur les terres du chronographe. Héritier d’une longue lignée, il a évolué mais n’a pas changé. Peu nombreux sont ceux qui peuvent revendiquer une telle constance.

Pour cet anniversaire, il se part du plus noble des matériaux, le platine. Son cadran est bleu, la couleur des rois ! Spontanément, on a envie de bénir cette union. D’autant que le bleu, un rien plus clair qu’à l’habitude, renvoie une étonnante lumière. L’envie de célébrer est là. Pourtant, on ressent une petite gêne. Pourquoi diable a t-on invité à la fête cette lunette brune ? Pour marquer une distinction avec l’or gris ? Mais les cadrans sont de couleurs différentes, les spécialistes ne s’y trompent pas. Convoquer une lunette aux teintes chocolat sur une base en or jaune aurait du sens. La marque l’a déjà expérimenté avec succès. Ce n’est pas sa valeur colorimétrique qui détone. Le brun en Cerachrom obtenu est profond, sourd, intense. C’est cette alliance qui surprend et l’on reste un peu interdit devant ce choc chromatique. 

 

A l’inverse, la lunette de la GMT Master II profite elle d’un subtile partage. L’alliance noir - bleu ne manque pas d’audace. On pense à Saint Laurent et on regarde ainsi avec un œil neuf un modèle qui ne l’est pas. Une réussite.

Enfin, la croissance des diamètres des boites ayant profondément modifié la perception des proportions, la Day Date 36 mm semble toute indiquée pour les femmes. On se rangerait volontiers derrière cet avis si Rolex ne proposait pas cette nouvelle nuance cerise, presque griotte relevait un confrère. Paré un d’un bracelet croco mat de la même teinte, avouons le, l’ensemble est hypnotique. Le risque était grand, car la teinte n’est pas aussi simple à manier qu’un rouge classique. Nous n’avons pas résisté à l’envie de la passer au poignet. Les 36 mm occupent l’espace, pas d’anachronisme. Pour il, pour elle, nous n’avons pas réussi à trancher. Mais pour les deux, certainement.

 

D’une moquette à l’autre, on glisse vers la marque dauphine. Pour trancher avec le vert de son ainé, Tudor se pare de rouge. L’ambiance est radicalement différente. Ducati futuriste customisée mat, leds et alcantara, murs noirs et fauteuils rouges, on se croirait dans un paddock à Maranello. Le chrono Blackshield, cousin lointain du Daytona, se part d’une céramique noire, en deux combinaisons possibles. L’une rouge, l’autre beige. Si l’alliance avec le rouge est celle mise en avant par la marque sur ce stand, on lui préfèrera cependant la version sur alcantara beige, plus subtile. Mais Tudor, c’est aussi et surtout une capacité à revisiter habilement son passé, notamment grâce à la Héritage.

Un film Monaco featuring Steve Mc Queen, avec Persol, AC Cobra et canot vintage est diffusé. On aurait aimé participer à ce tournage. L’ambiance est douce, on croirait apercevoir Aristote Onasis. Une main s’empare de la poignée de gaz du bateau. On y remarque l’objet du délit, une nouvelle édition de l’Heritage.

Une jolie boite de 42 mm aux accents 70’s, ponctué d’habiles touches oranges et bleues. Orientée plongée avec ses aiguilles superluminova, la montre découpe les quart d’heure du marsouin dans un compteur à 9h. En écho, une petite seconde à 3h, les deux compteurs étant posés sur un rectangle trapézoïdal bleu au caractère bien trempé. Rehaussé d’un bracelet type NATO assorti, et savamment optimisé pour ne pas avoir de surépaisseur de tissus, la combinaison ne manque pas d’allure. Agrume et azur, la tentation est grande de faire des parallèles avec d’autres marques. Mais en horlogerie plus qu’ailleurs, le diable se cache dans les détails. La balance est toujours dure à faire. Trop c’est gadget, et pas passez, c’est pingre. Saluons alors ce parcours sur le fil de cette marque qui semble aujourd’hui avoir ouvert les bonnes portes, le tout pour moins de 4000 euros. La qualité du roi à un prix de fou, la partie est bien engagée.

 

Nicolas Salomon

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