Peter Stas, CEO Frédérique Constant : Interview exclusive

Peter Stas est le CEO de Frédérique Constant. Dans un entretien exclusif au Guide des Montres, il revient sur l'année passée et les ambitions de la marque.

Comment s'est conclue l'année 2012 pour Frédérique Constant ?

Nos marchés se portent tous bien, nous sommes en croissance de + 10,3%. Le marché américain est clairement celui qui affiche la plus forte performance, avec + 46%. C'est un espace où nous vendons beaucoup nos entrées et milieu de gamme ainsi qu'un grand nombre de pièces pour femmes. Nous sommes bien identifiés comme une marque horlogère accessible et de très bonne facture. Ce positionnement cohérent nous permet aujourd'hui d'être présents dans un nombre croissants de pays, notamment par le biais de plus de 100 points de vente propres à la marque, nos 'flagship stores'. Notre dernière ouverture est en Mongolie et nous allons poursuivre cette dynamique.

Le segment haute horlogerie de Frédérique Constant suit-il la même tendance ?

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : nous avons vendus plus de 100 tourbillons l'année dernière.

Il n'y a pas de risque de concurrence interne entre les marques du groupe ?

Je ne pense pas, non. Alpina et Frédérique Constant sont sur des positionnements bien différents. Quant aux Ateliers de Monaco, dont nous avons 95%, son segment est celui de la haute horlogerie indépendante, sur lequel nous n'allons pas avec nos autres marques. En conséquence, le profil client n'est pas le même. Chez Frédérique Constant, par exemple, nous sommes particulièrement en phase avec un profil masculin, plutôt business, que nous pouvons accompagner sur le long terme avec des pièces allant de l'entrée de gamme jusqu'au tourbillon. Il est aussi intéressant de noter que nous sommes probablement la dernière maison à proposer des pièces mécaniques pour un public jeune, adolescent.

Comment évolue le segment de la montre pour femme ?

Globalement, 40% de nos ventes sont réalisées pour les femmes. C'est d'ailleurs une proportion qui tend à s'accroître, supportée notamment par nos Slimline qui rencontrent un vrai succès. En parallèle, alors que nous investissons progressivement le segment de la haute horlogerie, nous constatons que les femmes restent à l'écart des grandes complications. La raison en est simple : une complication accroît l'épaisseur de boitier, ce dont la plupart des femmes ne veulent pas.

2013 sera une année très centrée sur le mouvement ?

C'est en effet la direction que nous prenons, sans pour autant quitter nos autres segments, bien au contraire. Mais, effectivement, nous avons nos propres équipes de développeurs, d'ingénieurs, d'assemblage et nos propres CNC. C'est un cap important pour nous. Nous laissons pour le moment la finition à des partenaires externes pour nous concentrer vraiment sur le mouvement.

Olivier Müller

Visuel © Frédérique Constant